Comprendre l’assurance pour animaux exotiques : un besoin spécifique
Alors que les animaux de compagnie traditionnels comme les chiens et les chats sont largement couverts par des polices d’assurance bien établies, les propriétaires de NAC (nouveaux animaux de compagnie) — tels que les reptiles, les oiseaux exotiques, les rongeurs rares ou encore les furets — rencontrent des difficultés à trouver une couverture adaptée. L’assurance animaux exotiques est une thématique en plein essor, en raison de la diversification croissante des compagnons domestiques.
Ces animaux, souvent sensibles à des conditions de vie spécifiques, nécessitent des soins vétérinaires particuliers, parfois coûteux. Dans ce contexte, souscrire une assurance santé pour NAC peut s’avérer judicieux pour protéger son compagnon et anticiper les frais imprévus.
Qu’est-ce qu’un NAC et que couvre l’assurance animaux exotiques ?
Le terme NAC désigne les « Nouveaux Animaux de Compagnie », une appellation apparue dans les années 1980 et qui regroupe divers types d’animaux autres que les chiens et chats. On y trouve notamment :
- Les petits mammifères : furets, chinchillas, lapins, etc.
- Les oiseaux : perroquets, perruches, toucans, aras…
- Les reptiles : iguanes, serpents, tortues…
- Les amphibiens et invertébrés : grenouilles, scorpions, tarentules…
Une assurance animaux exotiques fonctionne de manière similaire à une mutuelle pour animaux classiques. Elle prend en charge, entièrement ou partiellement, certaines dépenses liées à la santé de l’animal :
- Frais de consultation vétérinaire
- Frais liés à une chirurgie
- Hospitalisation en clinique vétérinaire
- Analyses et imageries médicales
- Médicaments prescrits
D’autres garanties peuvent être rajoutées selon les formules : assistance en cas de perte, responsabilité civile, ou encore couverture en cas de décès accidentel. Chaque compagnie d’assurance propose ses niveaux de remboursement, des plafonds annuels, et des exclusions spécifiques.
Les limitations et exclusions spécifiques aux NAC
Tous les NAC ne sont pas systématiquement couverts par les compagnies d’assurance. En effet, plusieurs facteurs viennent compliquer la mise en œuvre de telles assurances :
- Diversité des espèces : Les besoins médicaux varient considérablement d’un animal à l’autre, ce qui rend la standardisation difficile.
- Accès restreint aux vétérinaires spécialisés : Soigner un animal exotique nécessite souvent l’intervention de professionnels qualifiés, peu nombreux et souvent plus coûteux.
- Risque accru : Certains NAC ont une santé fragile, ce qui engendre une sinistralité potentiellement élevée pour les assureurs.
Il est également crucial de noter que certains animaux exotiques, parce qu’ils sont protégés ou classés comme dangereux, ne peuvent être assurés. Conformément à l’arrêté du 8 octobre 2018 relatif à la détention des animaux d’espèces non domestiques, certaines espèces sont soumises à des conditions strictes de détention, voire à des autorisations préfectorales. Cela peut constituer une limite importante à leur assurabilité.
Responsabilité civile : une protection indispensable
Détenir un NAC n’est pas sans risques. Certains animaux, tels que les furets ou les grands perroquets, peuvent mordre, griffer ou causer des dégâts matériels. D’autres, comme certains reptiles venimeux, peuvent être dangereux pour l’entourage.
La responsabilité civile du propriétaire peut être engagée en cas de dommages causés à un tiers. Cette couverture est parfois incluse dans l’assurance habitation, mais rarement pour les NAC. Il est alors fondamental de vérifier les termes de votre contrat multirisque habitation : beaucoup d’assureurs excluent les animaux exotiques ou les soumettent à une déclaration spécifique.
Pour les NAC non couverts par l’assurance habitation, il est recommandé de souscrire une assurance spécifique ou d’étendre son contrat avec une garantie adaptée. Le Code civil, à l’article 1243 (anciennement 1385), impose en effet au détenteur d’un animal la responsabilité des dommages causés par celui-ci, même s’il s’est échappé ou est sous la garde d’un tiers :
“Le propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert, pendant qu’il est à son usage, est responsable du dommage que l’animal a causé, soit que l’animal fût sous sa garde, soit qu’il fût égaré ou échappé.”
Choisir la bonne assurance pour votre NAC
Tous les assureurs ne proposent pas de produits dédiés aux animaux exotiques. Seuls certains courtiers spécialisés ou marques de niche sur le marché de l’assurance santé animale acceptent de couvrir les NAC. Voici quelques conseils pour choisir une assurance adaptée :
- Vérifiez les espèces couvertes : chaque contrat détaille les types d’animaux pris en charge. Lisez attentivement la liste des exclusions.
- Comparaison des formules : comme pour toute assurance, évaluez les niveaux de remboursement, la franchise, le plafond annuel et la rapidité de prise en charge des frais engagés.
- Consultez un vétérinaire NAC : ces professionnels peuvent recommander certaines assurances avec lesquelles ils ont de bonnes expériences.
- Demandez les conditions générales : c’est le seul document qui ait une valeur contractuelle précise. Il indique notamment les délais de carence, les exclusions, les justificatifs à fournir, etc.
Des assureurs comme Bulle Bleue, Santévet ou encore Otherwise proposent parfois des options ou extensions pour NAC. Toutefois, il est souvent nécessaire de passer par des plates-formes spécialisées ou des assureurs mutualistes orientés vers la protection des animaux rares.
Coûts et franchises : un investissement réfléchi
Le coût d’une assurance pour animaux exotiques peut varier fortement en fonction de l’animal, de son espèce, de son âge, de son état de santé et du niveau de garantie souhaité. Comptez généralement entre 10 et 50 euros par mois selon les forfaits. Ce tarif peut être plus élevé pour des espèces rares nécessitant des soins coûteux.
Il faut aussi prendre en considération les franchises, c’est-à-dire les sommes restant à la charge du propriétaire même après le remboursement. Une franchise haute peut abaisser la prime mensuelle, mais réduira l’intérêt de l’assurance en cas de recours occasionnel.
Une obligation morale et sanitaire
Si l’assurance santé pour les animaux exotiques n’est pas obligatoire d’un point de vue légal, elle constitue néanmoins un moyen éthique et responsable de garantir le bien-être de son compagnon. En effet, les soins pour certains NAC peuvent atteindre plusieurs centaines, voire milliers d’euros, surtout si l’animal requiert une hospitalisation ou des traitements spécialisés.
Dans un contexte où la possession de NAC continue d’augmenter en France (plus de 4 millions selon l’Ipsos pour la FACCO en 2022), il est essentiel de sensibiliser les propriétaires à la nécessité de garantir leurs animaux non seulement pour leur santé, mais aussi pour la sécurité des tiers.
Enfin, notons que la possession de certains NAC implique également des obligations sanitaires et réglementaires, notamment en matière de traçabilité et de bien-être animal, tel que prévu par le Code rural et de la pêche maritime (articles L214-1 et suivants).
Qu’il s’agisse d’un iguane, d’un furet ou d’un ara, posséder un animal exotique implique des responsabilités importantes. L’assurance spécialisée constitue un filet de sécurité pour répondre aux imprévus qui peuvent survenir tout au long de sa vie.

