Résilier une assurance n’est jamais un simple courrier administratif. Derrière une lettre de résiliation, il y a souvent un enjeu financier (payer moins cher), une évolution de votre situation (déménagement, changement de voiture, nouvelle mutuelle d’entreprise) ou un mécontentement face à un contrat qui ne répond plus à vos besoins. Pourtant, beaucoup d’assurés hésitent à résilier, par crainte de se tromper de délai, de mal formuler la demande ou d’entrer dans un litige avec leur assureur.
Un bon modèle de lettre de résiliation d’assurance est donc un outil stratégique. Bien rédigé, il vous permet de résilier dans les règles, de faire valoir vos droits et, si nécessaire, de sécuriser une éventuelle contestation future. Dans le contexte actuel, où les offres d’assurance auto, habitation, santé ou prévoyance se multiplient, savoir résilier proprement est aussi important que savoir comparer les garanties.
Sur AssurancesComparatif.fr, l’objectif n’est pas seulement de vous aider à trouver une meilleure offre d’assurance. Il s’agit aussi de vous donner les bons réflexes pour gérer vos contrats dans la durée : adapter vos garanties, résilier au bon moment, éviter de payer pour une couverture devenue inutile. La lettre de résiliation est l’un des leviers concrets qui vous permettent de reprendre la main sur vos assurances.
Dans cet article, vous allez voir, de manière très opérationnelle :
- Quelles sont les règles de résiliation selon le type de contrat (auto, habitation, santé, prévoyance, etc.).
- Quels éléments doivent absolument figurer dans votre lettre de résiliation pour être valide.
- Des modèles de lettres prêts à adapter selon votre situation et la date de résiliation souhaitée.
- Les bonnes pratiques d’envoi pour éviter toute contestation de votre assureur.
- Les erreurs fréquentes à éviter et quelques astuces pour limiter les litiges.
L’objectif n’est pas de faire joli, mais efficace. Chaque modèle de lettre proposé ici est pensé pour être directement utilisable, tout en restant suffisamment précis pour protéger vos intérêts. Vous pourrez les copier, les adapter à votre situation (mutuelle, assurance habitation, assurance auto, contrat de prévoyance, etc.) et les utiliser comme base pour vos démarches.
Comprendre la résiliation d’assurance : règles, délais et enjeux
Avant même de penser à un modèle de lettre de résiliation d’assurance, il est indispensable de comprendre dans quel cadre juridique vous intervenez. La meilleure lettre, envoyée au mauvais moment ou avec un mauvais motif, restera sans effet. Votre contrat, la loi et la date d’envoi interagissent en permanence.
En France, la résiliation d’un contrat d’assurance dépend principalement de trois éléments :
- La nature du contrat : assurance auto, habitation, santé, mutuelle, prévoyance, assurance emprunteur, etc.
- L’ancienneté de votre contrat : avant ou après la première année d’engagement.
- L’événement déclencheur : échéance annuelle, changement de situation, hausse de tarif, loi Hamon, résiliation infra-annuelle pour la santé, etc.
Pour les assurances auto et habitation, deux grands régimes coexistent :
D’une part, le régime « classique » à l’échéance annuelle. Dans ce cas, vous pouvez résilier en respectant un préavis, souvent de 1 à 2 mois avant la date d’échéance. Cette date est généralement indiquée dans votre contrat ou votre dernier avis d’échéance. Votre lettre de résiliation doit arriver chez l’assureur avant la fin de ce préavis.
D’autre part, la loi Hamon vous permet, une fois la première année de contrat passée, de résilier à tout moment sans pénalité ni motif particulier, pour l’assurance auto, l’assurance habitation et certaines assurances affinitaires. Dans ce cas, votre nouveau assureur peut se charger de la résiliation pour vous, mais vous pouvez aussi rédiger vous-même une lettre de résiliation classique.
Pour la mutuelle et les assurances santé, la résiliation a longtemps été cantonnée à l’échéance annuelle. Désormais, la résiliation infra-annuelle est possible : après un an de contrat, vous pouvez résilier à tout moment, sans frais. Votre lettre doit simplement mentionner que vous agissez dans le cadre de cette possibilité de résiliation à tout moment, en précisant la date souhaitée.
Pour les contrats de prévoyance (garantie décès, invalidité, incapacité, etc.), les règles sont souvent plus strictes et moins standardisées. Vous devez vérifier précisément les conditions de résiliation dans les conditions générales : durée d’engagement, préavis, éventuels frais, modalités de notification. Dans votre lettre, vous devrez reprendre les articles du contrat qui vous permettent de résilier, pour éviter tout débat.
À cela s’ajoutent les cas particuliers de résiliation pour changement de situation : déménagement, mariage, divorce, retraite, changement de profession, vente du véhicule assuré, etc. Dans ces cas, la loi vous donne parfois le droit de résilier en dehors de l’échéance, à condition de respecter un délai (souvent 3 mois après l’événement) et de fournir des justificatifs. Votre lettre doit alors impérativement mentionner la nature du changement, sa date, et inclure ou annoncer les pièces justificatives.
Enfin, un point souvent négligé : la résiliation pour augmentation de prime. De nombreux contrats prévoient que, en cas de hausse de tarif non justifiée par une augmentation des garanties, vous pouvez résilier votre assurance dans un délai donné après information de la hausse. La lettre de résiliation doit alors s’appuyer explicitement sur cette clause, et rappeler la date de notification de l’augmentation.
En résumé, avant d’écrire votre lettre, posez-vous trois questions : pourquoi vous résiliez, à quelle date vous voulez que la résiliation prenne effet, et sur quelle base légale ou contractuelle vous vous appuyez. C’est cette préparation qui donnera de la force à votre courrier, bien plus que n’importe quelle tournure de phrase.
Les éléments indispensables d’un modèle de lettre de résiliation d’assurance
Un modèle de lettre de résiliation d’assurance efficace n’est pas un texte pompeux ni juridiquement obscur. C’est un courrier clair, structuré, qui permet à votre assureur d’identifier rapidement :
- Qui vous êtes.
- Quel contrat vous souhaitez résilier.
- À quelle date la résiliation doit intervenir.
- En vertu de quel motif ou de quelle disposition légale ou contractuelle.
Voici les éléments essentiels à intégrer dans votre lettre, que ce soit pour une assurance habitation, une mutuelle santé, une assurance auto ou un contrat de prévoyance :
D’abord, vos coordonnées complètes : nom, prénom, adresse postale, éventuellement votre adresse e-mail et votre numéro de téléphone. Ces informations doivent figurer en en-tête. Elles permettent à l’assureur de vous identifier sans ambiguïté.
Ensuite, les coordonnées de votre assureur : dénomination sociale, adresse du siège ou de l’agence, telles qu’indiquées sur vos documents contractuels ou votre dernier avis d’échéance. Copier ces données à l’identique limite les risques d’erreur d’envoi.
Le cœur de la lettre, c’est l’identification précise du contrat. Vous devez mentionner :
- Le numéro de contrat.
- Le type de contrat (assurance auto, multirisque habitation, mutuelle santé, prévoyance, etc.).
- L’objet assuré le cas échéant (ex : véhicule immatriculé XX-123-YY, logement situé au…).
La date de résiliation souhaitée doit être formulée sans ambiguïté. Évitez les formules vagues telles que « à la prochaine échéance ». Préférez : « Je souhaite que la résiliation prenne effet à la date du … », ou « dans un délai de 30 jours après réception de la présente, conformément à la loi Hamon ». En cas d’incertitude sur la date exacte, vous pouvez indiquer : « à l’issue du préavis légal/contractuel à compter de la réception de ce courrier ».
Le motif de résiliation, lui, doit être adapté à la situation :
- Résiliation à l’échéance annuelle (article L113-12 du Code des assurances, le plus souvent).
- Résiliation à tout moment après la première année (loi Hamon pour auto et habitation, résiliation infra-annuelle pour la santé).
- Résiliation pour changement de situation ayant une incidence sur le risque.
- Résiliation pour vente du bien assuré (vente du véhicule ou du logement par exemple).
- Résiliation pour augmentation de prime.
Votre lettre doit aussi demander explicitement l’arrêt des prélèvements automatiques à la date de résiliation et, le cas échéant, le remboursement de la part de cotisation payée d’avance couvrant la période postérieure à la date de fin du contrat. Cette demande est importante pour éviter de continuer à payer une assurance résiliée.
Enfin, n’oubliez pas deux éléments souvent négligés :
- La mention de l’envoi en recommandé avec accusé de réception, qui donnera une date certaine à votre démarche.
- La demande de confirmation écrite de la résiliation et de la date exacte de fin de garantie.
Un exemple de formulation de base, adaptable à tout contrat :
« Je vous prie de bien vouloir procéder à la résiliation du contrat d’assurance n° [numéro], relatif à [objet du contrat : votre véhicule, votre habitation, votre mutuelle santé, etc.], à compter du [date souhaitée], conformément aux dispositions de [référence légale ou contractuelle : loi Hamon, article X des conditions générales, etc.]. Je vous remercie de m’adresser, par retour de courrier, un avenant ou une attestation mentionnant la date de prise d’effet de cette résiliation, ainsi que de mettre fin à tout prélèvement automatique à compter de cette date. »
La signature doit être manuscrite si vous envoyez un courrier papier. Pour une résiliation par voie électronique lorsque celle-ci est admise, conservez les accusés de réception et les copies des messages ou formulaires utilisés.
Modèles de lettres de résiliation selon le type d’assurance
Passons maintenant au concret. Voici plusieurs modèles de lettres de résiliation adaptés aux principaux types d’assurance : auto, habitation, santé / mutuelle et prévoyance. Chaque modèle est à personnaliser avec vos informations (nom, numéro de contrat, date, etc.). N’hésitez pas à les adapter à votre ton, tant que les éléments clés sont présents. Pour accéder à d’autres exemples et modèles téléchargeables, consultez notre page dédiée aux modèles de lettres de résiliation.
Modèle de lettre de résiliation assurance auto (après 1 an, loi Hamon)
« Objet : Résiliation de mon contrat d’assurance auto n° [numéro de contrat]
Lettre recommandée avec accusé de réception
Madame, Monsieur,
Je suis titulaire du contrat d’assurance auto n° [numéro], souscrit auprès de votre compagnie pour le véhicule immatriculé [immatriculation], à mon nom.
Ce contrat ayant été souscrit le [date de souscription], il a désormais plus d’un an d’ancienneté. Conformément aux dispositions de la loi n° 2014-344 du 17 mars 2014 dite « loi Hamon », je souhaite résilier ce contrat.
Je vous prie en conséquence de bien vouloir procéder à la résiliation de ce contrat dans un délai de 30 jours à compter de la réception de la présente lettre. Je vous remercie de mettre fin à tout prélèvement automatique lié à ce contrat à compter de la date de résiliation effective.
Je vous saurai gré de bien vouloir me confirmer par écrit la date de fin de garantie.
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
[Signature] »
Modèle de lettre de résiliation assurance habitation à l’échéance
« Objet : Résiliation de mon contrat d’assurance habitation n° [numéro de contrat] à l’échéance annuelle
Lettre recommandée avec accusé de réception
Madame, Monsieur,
Je souhaite par la présente résilier mon contrat d’assurance habitation n° [numéro], couvrant le logement situé [adresse du logement assuré], arrivé à échéance le [date d’échéance].
Conformément à l’article L113-12 du Code des assurances et au préavis prévu au contrat, cette lettre respectant le délai de [x] mois avant l’échéance, je vous demande de mettre fin à ce contrat à la date du [date d’échéance].
Je vous remercie d’interrompre les prélèvements automatiques à compter de cette date et de m’adresser un écrit mentionnant la date de résiliation.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
[Signature] »
Modèle de lettre de résiliation mutuelle santé (résiliation à tout moment après 1 an)
« Objet : Résiliation de ma mutuelle santé / contrat n° [numéro de contrat]
Lettre recommandée avec accusé de réception
Madame, Monsieur,
Je suis titulaire de la mutuelle santé / complémentaire santé référencée sous le numéro [numéro de contrat]. Ce contrat ayant plus d’un an d’ancienneté, je souhaite y mettre fin.
En application des dispositions relatives à la résiliation à tout moment des contrats de complémentaire santé, je vous demande de procéder à la résiliation de ce contrat dans un délai de [30 jours ou délai indiqué dans vos conditions] à compter de la réception de la présente.
Je vous remercie de me confirmer par retour de courrier la date de prise d’effet de la résiliation et de mettre fin à tout prélèvement automatique à compter de cette date. Je vous demande également, le cas échéant, le remboursement prorata temporis des cotisations versées pour la période postérieure à la date de résiliation.
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
[Signature] »
Modèle de lettre de résiliation assurance prévoyance à l’échéance
« Objet : Résiliation de mon contrat de prévoyance n° [numéro de contrat] à l’échéance
Lettre recommandée avec accusé de réception
Madame, Monsieur,
Je suis adhérent au contrat de prévoyance n° [numéro] souscrit auprès de votre compagnie et couvrant [détail : décès, invalidité, etc.].
Conformément aux dispositions de l’article [référence de l’article des conditions générales relatif à la résiliation] de vos conditions générales, je souhaite résilier ce contrat à la prochaine échéance annuelle, fixée au [date]. La présente lettre respecte le préavis de [x] mois prévu au contrat.
Je vous demande en conséquence de mettre fin à ce contrat à compter du [date d’échéance] et de cesser tout prélèvement de cotisation à compter de cette date.
Je vous remercie de me faire parvenir un courrier confirmant la date de résiliation.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
[Signature] »
Ces modèles couvrent la majorité des situations classiques. Pour des cas plus spécifiques (résiliation pour vente du véhicule, déménagement, changement de situation professionnelle, litige avec l’assureur), il est pertinent d’ajouter un paragraphe décrivant le changement de situation, avec la date précise et, idéalement, la mention des justificatifs joints (acte de vente, contrat de travail, attestation de mutuelle d’entreprise, etc.).
Comment envoyer votre lettre de résiliation et sécuriser votre démarche
La meilleure lettre de résiliation d’assurance perd toute efficacité si elle n’est pas envoyée correctement. La forme d’envoi n’est pas un détail : c’est ce qui vous permet de prouver, en cas de litige, que vous avez respecté les délais et les conditions de votre contrat.
Le mode d’envoi le plus sûr reste la lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR). Elle remplit deux fonctions essentielles :
- Donner une date certaine à l’envoi de votre lettre.
- Attester de la bonne réception par l’assureur.
Cette date est cruciale, notamment lorsque votre contrat impose un préavis (par exemple, deux mois avant la date d’échéance). Dans un contentieux, c’est la date de réception figurant sur l’avis d’accusé de réception qui fera foi, pas la date indiquée en bas de votre lettre. Il est donc essentiel de conserver soigneusement cet accusé, en version papier ou numérisée.
Cela dit, les choses évoluent. De plus en plus d’assureurs acceptent, voire encouragent, la résiliation par d’autres canaux : espace client en ligne, formulaire dédié, e-mail, voire téléphone pour initier la démarche. Dans ces cas, deux précautions s’imposent :
- Vérifiez dans vos conditions générales que ces modes de résiliation sont bien prévus et encadrés.
- Conservez une trace écrite : captures d’écran, e-mails de confirmation, PDF généré par l’espace client.
Si votre assureur dispose d’une fonctionnalité de résiliation en ligne avec accusé électronique, utilisez-la, mais ne jetez pas pour autant la prudence par la fenêtre. Sauvegardez toutes les preuves, y compris la lettre que vous auriez autrement envoyée par la poste. En cas de doute, vous pouvez doubler la résiliation en envoyant, en parallèle, une lettre recommandée.
Autre point clé : le respect de la date. Si votre contrat prévoit un préavis de 2 mois avant l’échéance du [date], cela signifie que votre assureur doit recevoir votre lettre au plus tard à cette date, pas que vous devez poster le courrier ce jour-là. Pour être serein, visez une marge de sécurité d’au moins 7 à 10 jours.
Enfin, pensez à la coordination avec votre nouvelle assurance. Pour un contrat auto ou habitation, il est impératif d’éviter toute période sans couverture. Si vous changez d’assureur, surtout pour l’auto, il est souvent plus simple et plus sûr de laisser le nouvel assureur gérer la résiliation de l’ancien contrat. Dans ce cas, votre intervention se limite à signer un mandat de résiliation. Cela n’empêche pas de garder près de vous un modèle de lettre de résiliation, mais vous n’avez pas besoin de l’envoyer vous-même.
Dans tous les cas, gardez en tête un principe simple : tant que vous n’avez pas reçu la confirmation écrite de la résiliation, considérez que votre contrat est toujours en cours. Relancez si nécessaire. En pratique, un assureur sérieux répond dans un délai de quelques semaines. Au-delà, un rappel écrit, voire une mise en demeure, peut s’avérer utile pour vous protéger en cas de prélèvement injustifié ou de désaccord futur.
Enfin, si vous êtes déjà dans un litige avec votre assureur (refus de résiliation, contestation de date, facturation de frais non prévus au contrat), conservez tous les courriers échangés et, si nécessaire, appuyez-vous sur un professionnel (médiateur de l’assurance, association de consommateurs, avocat). Avoir une lettre de résiliation claire, datée, envoyée en recommandé, sera alors un atout déterminant.
Erreurs fréquentes et astuces pour une résiliation d’assurance sans litige
Dans la pratique, les litiges liés à la résiliation d’un contrat d’assurance ne viennent pas d’un défaut de modèle de lettre, mais plutôt d’erreurs de timing, de formulation ou de suivi. Identifier ces pièges vous permettra de les éviter, que ce soit pour une mutuelle santé, une assurance habitation, un contrat auto ou un contrat de prévoyance.
Première erreur : ignorer les délais de résiliation et le préavis. Beaucoup d’assurés pensent qu’il suffit d’envoyer une lettre « quelques jours avant l’échéance ». En réalité, votre contrat peut prévoir un préavis de 1, 2 voire 3 mois. Un envoi tardif peut donc décaler la résiliation d’un an et vous obliger à payer une année complète supplémentaire. Astuce : inscrivez systématiquement la date d’échéance de vos contrats dans un calendrier (papier ou numérique) avec un rappel automatique 3 mois avant.
Deuxième erreur : ne pas mentionner clairement la base juridique ou contractuelle de la résiliation. Si vous agissez dans le cadre de la loi Hamon, de la résiliation infra-annuelle pour la santé ou d’une clause de résiliation pour changement de situation, dites-le explicitement dans votre lettre. Cela évite à l’assureur d’invoquer un motif de refus fondé sur la méconnaissance de ces dispositions.
Troisième erreur : négliger les justificatifs. Pour certains motifs (vente du véhicule, déménagement, changement de situation matrimoniale ou professionnelle), le contrat exige des pièces justificatives. Si vous les oubliez, l’assureur est en droit de considérer votre demande comme incomplète. Ajoutez toujours une phrase du type : « Vous trouverez ci-joint [copie de l’acte de vente, attestation de l’employeur, justificatif de domicile, etc.]. »
Quatrième erreur : laisser courir les prélèvements en se disant que « ça finira bien par s’arrêter ». Non. Dans votre lettre de résiliation, demandez explicitement l’arrêt des prélèvements à la date de résiliation et surveillez vos relevés bancaires. En cas de prélèvement indu après la date de fin du contrat, contestez immédiatement par écrit, en joignant la copie de la confirmation de résiliation.
Côté astuces, un réflexe simple : avant d’envoyer votre lettre, relisez les conditions générales de votre contrat, en particulier la rubrique « Résiliation ». Même si le vocabulaire vous paraît technique, vous y trouverez les trois informations clés : délais, mode de notification, et éventuels cas de résiliation anticipée. Recopier dans votre lettre la formulation de cette rubrique (article et intitulé) renforce votre position en cas de discussion.
Autre conseil pratique : lorsque vous préparez une résiliation d’assurance pour changer d’offre (par exemple, mutuelle santé ou assurance habitation), commencez par comparer les nouvelles offres et obtenez une proposition ferme avant même d’envoyer votre lettre. De cette manière, vous évitez tout trou de garantie et vous pouvez coordonner précisément la date de fin de l’ancien contrat et la date de début du nouveau.
Enfin, gardez une copie intégrale de votre dossier : modèle de lettre utilisé, lettre envoyée, accusé de réception, éventuels e-mails, réponse de l’assureur, avis d’échéance. En cas de litige, ce sont ces pièces qui feront la différence. La plupart des désaccords sur la résiliation se règlent à l’amiable dès lors que vous pouvez prouver le respect des délais et des règles de procédure.
Dernier point : ne vous laissez pas impressionner par certains discours dissuasifs. Résilier un contrat d’assurance dans le respect des textes n’a rien d’illégal ni de « déloyal ». Votre intérêt est de payer pour une assurance adaptée à votre besoin réel, pas de soutenir indéfiniment une offre devenue obsolète ou trop chère. Un modèle de lettre solide et une démarche structurée sont justement là pour rééquilibrer la relation entre vous et votre assureur.
Faut-il résilier ou renégocier ? Bien utiliser la résiliation pour optimiser vos contrats
La résiliation d’assurance n’est pas une fin en soi. C’est un levier au service d’un objectif plus large : optimiser vos contrats, votre budget et votre niveau de protection. Avant de reprendre un modèle de lettre de résiliation et de fixer une date, posez-vous une question simple : faut-il vraiment résilier, ou une renégociation serait plus pertinente dans votre situation ?
Pour certains contrats, notamment la mutuelle santé, l’assurance habitation ou l’assurance auto, la concurrence est forte. Il est fréquent de trouver une meilleure offre, à garanties équivalentes, en quelques clics sur un comparatif. Dans ce cas, la résiliation a une logique évidente : pourquoi payer plus cher pour la même couverture ? Votre lettre de résiliation devient alors la dernière étape d’un processus entamé par une recherche active d’un nouveau contrat.
Pour d’autres types de contrats, comme un contrat de prévoyance ou certaines assurances professionnelles, la situation est plus nuancée. Ces contrats peuvent avoir été souscrits à une époque où votre situation était différente (revenus, charges de famille, risques professionnels). Avant de résilier, il peut être judicieux de demander à votre assureur une adaptation du contrat :
- Révision des garanties (baisse ou hausse de certains plafonds).
- Modification des franchises.
- Ajustement du montant assuré.
- Changement du mode de paiement (mensualisation, par exemple).
Dans ce cas, la lettre que vous envoyez n’est pas une lettre de résiliation, mais une lettre de renégociation ou de demande d’avenant. Toutefois, le simple fait de faire comprendre à l’assureur que vous envisagez la résiliation, et que vous disposez déjà d’un comparatif d’offres concurrentes, peut l’inciter à améliorer significativement ses conditions pour vous conserver comme client.
Sur le plan stratégique, vous pouvez donc :
- Comparer les offres disponibles (en auto, habitation, santé, prévoyance) via un service comme AssurancesComparatif.fr.
- Identifier combien vous pourriez économiser ou quelles garanties supplémentaires vous pourriez obtenir.
- Contacter votre assureur actuel en lui expliquant ce que propose la concurrence.
- Décider, en fonction de sa réponse, de renégocier ou de résilier.
Si vous optez pour la résiliation, l’usage d’un modèle de lettre précis, mentionnant la date souhaitée et la base légale (échéance, loi Hamon, résiliation infra-annuelle, etc.) vous permet de reprendre le contrôle sans vous perdre dans les détails procéduraux. Si vous choisissez de rester chez le même assureur après renégociation, vous aurez malgré tout gagné en garanties ou en budget.
Dans tous les cas, ne laissez pas vos contrats « dormir ». Une assurance ajustée il y a cinq ans peut être totalement décalée aujourd’hui par rapport à vos besoins réels. Vous avez peut-être trop de garanties inutiles sur une assurance habitation, mais pas assez sur une mutuelle santé. Vous payez peut-être une assurance auto tous risques pour un véhicule désormais ancien, alors qu’une formule intermédiaire ou au tiers serait plus cohérente.
La lettre de résiliation est un outil de pilotage. Elle vous force à regarder votre contrat, vos garanties, votre prime, votre date d’échéance. À partir de là, deux scenarii sont possibles : soit vous obtenez mieux ailleurs et vous résiliez, soit vous obtenez mieux au même endroit et vous renégociez. Dans les deux cas, vous cessez d’être un assuré passif pour devenir un acteur de vos choix d’assurance.
Enfin, n’oubliez pas que la meilleure assurance n’est pas forcément la moins chère, mais celle qui protège efficacement vos priorités (logement, santé, famille, activité professionnelle) pour un coût raisonnable. Utilisez la résiliation, les modèles de lettre et les comparatifs comme des moyens au service de cette logique, et non comme une fin en soi. Votre objectif n’est pas uniquement de résilier : c’est de disposer, à chaque instant, d’une couverture adaptée à votre vie réelle, sans surcoût inutile.

